3 mai 2024
I. COMMUNES AMIES DES ENFANTS : DE QUOI PARLE-T-ON?
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I. COMMUNES AMIES DES ENFANTS : DE QUOI PARLE-T-ON?

 

  • A. OBJECTIFS
    •  Souhaiter que sa Commune devienne « amie des enfants », c’est :
      • Reconnaître l’importance d’investir dans le bien-être et les intérêts des enfants et des jeunes ;
      • Vouloir que les droits de l’enfant y soient respectés ;
      • Procéder à un changement de priorités dans toutes les prises de décision locales ;
      • Prendre en compte aussi bien les intérêts, besoins et droits spécifiques des filles que des garçons, des enfants vulnérables ou porteurs de handicap, sur le principe de « ne laisser aucun enfant derrière ».
    • Pourquoi accorder une telle priorité aux enfants ?
      • Parce que les enfants sont plus vulnérables que les adultes,
      • Parce qu’ils n’ont ni droit de vote ni influence politique ou économique,
      • Parce que le développement sain des enfants est crucial pour l’avenir de toute société.
        • 1. Prendre en compte les besoins et intérêts des enfants dans toutes les politiques, actions et projets communaux
          Le bien-être des enfants et des adolescents est un indicateur clef du travail effectif réalisé par une Commune. « Pour qu’un enfant grandisse, il faut tout un village. » dit le proverbe. Les actions, ou l’inaction, des Mairies ont un impact sur les enfants plus fort que tout autre groupe de la société. Pratiquement tous les domaines du développement local, éducation, santé, aménagement du territoire, eau et assainissement, environnement, etc. affectent les enfants. Ne pas tenir compte des besoins et intérêts des enfants est une menace pour leur futur, mais aussi pour le futur de la société toute entière.
          Comment prendre en compte les besoins et droits des enfants ?

          • En donnant la priorité aux enfants dans la planification, la programmation, la budgétisation et le suivi-évaluation des politiques et projets communaux.
          • En définissant pour chaque domaine sectoriel les actions prioritaires de la Commune.
        • 2. Impliquer les enfants et les adolescents dans la vie publique locale
          Quatre bonnes raisons de promouvoir la participation des enfants et des adolescents à la vie publique locale :

          • La participation est un droit pour chaque enfant.
          • Ecouter les idées des enfants et les jeunes permet une meilleure adaptation des politiques et des services aux enfants.
          • Les enfants et les jeunes sont ainsi valorisés et encouragés à s’engager et à prendre part à des actions collectives au sein de leur communauté ou au sein d’associations.
          • S’engager, participer, agir pour la communauté, défendre ses idées, autant d’actions qui préparent les jeunes à être de véritables citoyens demain.
            Cliquez ici pour en savoir plus.

Pour aller plus loin :

    • Convention Internationale des Droits de l’Enfant
    • Charte Africaine des droits et du bien-être de l’enfant
    • Version simplifiée de la Convention Internationale des Droits de l’Enfant

 

  • B. LES CIBLES

Aucun enfant n’est invisible.
La cible première d’une telle approche sont les enfants eux-mêmes, TOUS les enfants.
L’article 2 de la convention internationale des droits de l’enfants postule en effet que : « Les Etats parties s’engagent à respecter les droits qui sont énoncés dans la présente Convention et à les garantir à tout enfant relevant de leur juridiction, sans distinction aucune, indépendamment de toute considération de race, de couleur, de sexe, de langue, de religion, d’opinion politique ou autre de l’enfant ou de ses parents ou représentants légaux, de leur origine nationale, ethnique ou sociale, de leur situation de fortune, de leur incapacité, de leur naissance ou de toute autre situation. »
Les familles, notamment les parents, dont le rôle premier est de protéger les enfants
Les parents sont les premiers à pouvoir agir au nom de l’enfant et à faire respecter ses droits. Le père et la mère, mais aussi tout autre adulte de la famille responsable de l’éducation de l’enfant (grands-parents, oncles, tantes, frères et sœurs plus âgés, etc.) utilisent leurs droits et accomplissent leurs devoirs en décidant à la place de leur enfant. Ils ont pour objectifs de protéger l’enfant en assurant son éducation, son développement, sa sécurité, sa santé et sa moralité.
C’est pourquoi les parents, les familles, les éducateurs, ainsi que tous les adultes qui sont en contact régulier avec les enfants sont également des cibles de la Commune dans la recherche du bien-être et de la satisfaction des besoins des enfants. Les informer, les sensibiliser, les accompagner, travailler ensemble dans un même objectif est un maillon indispensable de la réussite d’une telle initiative.
 

  • C. LES RÉSULTATS ATTENDUS

Une Commune amie des enfants est une Commune, où les enfants :

    • Sont protégés de l’exploitation, de la violence et des abus.
    • Prennent un bon départ dans la vie, grandissent en bonne santé et bénéficient de soins.
    • Ont accès à des services sociaux de qualité.
    • Reçoivent une éducation de qualité, inclusive et participative, et acquièrent des compétences.
    • Expriment leurs opinions et influencent les décisions qui les concernent.
    • Participent à la vie familiale, culturelle, urbaine/communautaire et sociale.
    • Vivent dans un environnement sûr, sécurisé et propre, avec un accès à des espaces verts.
    • Rencontrent des amis et ont des endroits pour jouer et s’amuser.
    • Ont une chance équitable dans la vie, quels que soient leur origine ethnique, leur religion, leurs revenus, leur sexe ou leurs capacités.

 

  • D. ACTEURS ET PARTENAIRES

 

    •  Commune :
      • Elle porte l’initiative et coordonne les efforts de l’ensemble des acteurs et partenaires.
        Enfants / jeunes : Ils sont à la fois détenteurs de droits et acteurs : détenteurs de droits car leurs besoins sont pris en compte dans les politiques, les budgets et les services locaux ; acteurs car la Commune doit les consulter pour recueillir leurs avis et idées, et les associer à la décision autant que faire se peut.
    • Familles :
      • Elles sont les premiers acteurs / responsables de l’éducation et de la protection de leurs enfants. Elles sont à la fois bénéficiaires des actions publiques qui visent à les sensibiliser, les soutenir, les accompagner dans leur rôle de parents, et acteurs en tant que représentants des intérêts de leurs enfants dans les processus participatifs de l’action communale.
    • Société civile :
      • Les associations, ONG, organisation à base communautaire, notamment celles dont l’objet est la promotion des droits de l’enfant et la protection des enfants vulnérables, les leaders religieux, les chefs traditionnels, etc. contribuent par leur action et leur partenariat avec la Commune aux objectifs fixés pour améliorer le niveau de prise en compte des droits de l’enfant et le bien-être de tous les enfants de la Commune. Elles peuvent également jouer un rôle de lobbying / plaidoyer pour attirer l’attention des autorités publiques sur des questions ou problématiques non encore prises en compte.
    • Secteur privé :
      • Les entreprises du secteur privé ont un rôle important à jouer de par l’impact de leurs activités sur les enfants :
        • concevoir des produits et services sûrs,
        • offrir un travail et des conditions de travail décents aux jeunes travailleurs, aux parents et aux personnes chargées de la garde des enfants (niveau de salaire, horaires de travail notamment),
        • veiller à réduire l’impact environnemental et sanitaire des constructions ou de la production,
        • offrir un sponsoring et assumer leur responsabilité sociétale.
          Au niveau de la ville, les professionnels tels que les promoteurs immobiliers, les architectes et les ingénieurs peuvent être proactifs en appliquant à leur travail une orientation favorable aux enfants. Cela peut inclure la définition ou l’adhésion à des normes adaptées aux enfants et la mise en œuvre de politiques adaptées aux enfants dans leur travail. Les moyens par lesquels les entreprises peuvent influer positivement sur la vie des enfants ont été décrits dans les Principes relatifs aux droits de l’enfant et aux entreprises.
    • Ministères sectoriels :
      • Leur collaboration avec la Commune et leur appui-conseil est indispensable pour promouvoir les droits des enfants dans leurs domaines respectifs, notamment le MINSANTE, MINAS, MINEDUB, MINESEC, MINPROFF, MINEFOP, MINJEC, MINCULTURE, MINSEP, aussi bien au niveau des services centraux que déconcentrés.
    • Médias :
      • Ils peuvent produire de l’information (reportages, émissions) sur la prise en compte des droits de l’enfant dans la Commune, assurer la sensibilisation de l’opinion publique sur ces questions, et offrir un espace de participation et d’expression pour les enfants et les jeunes sur les thèmes qui leur tiennent à cœur. En outre, les médias sociaux offrent aux jeunes une vaste plateforme pour s’exprimer et entrer en contact les uns avec les autres, même si leur usage doit être régulé pour garantir respect et dignité pour tous.
        Partenaires techniques et financiers : Ils apportent leur appui aux Communes dans leurs initiatives et projets pour promouvoir les droits de l’enfant. Ils les soutiennent également pour la production des données et analyses nécessaires à la conduite des politiques publiques dans le domaine.
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